
L’unité selon Ibn ‘Arabi : un rappel face à l’illusion de la séparation
- catherinemaquere
- 1 juin
- 2 min de lecture
Dans un monde de plus en plus fragmenté, où l’individualisme est élevé au rang de vertu, la pensée d’Ibn ‘Arabi résonne comme un rappel lumineux. Le grand maître soufi ne parlait pas d’unité comme d’un concept abstrait, mais comme d’une expérience vivante, intime, cosmique.
L’unité n’est pas seulement celle de Dieu avec sa création. Elle est aussi celle du monde comme un tout, de l’univers comme une immense respiration dans laquelle chaque être a sa place. Nous sommes reliés. Non seulement en tant qu’êtres humains, mais en tant qu’êtres vivants, traversés d’une même source.
Mais cette unité, aujourd’hui, est affaiblie. La société moderne valorise l’individu, son succès, sa performance, sa “quête de soi”, souvent au détriment du collectif. Le développement personnel, parfois, devient une nouvelle forme de séparation : “travailler sur soi”, sans se relier à l’autre. Chercher un mieux-être sans conscience de la responsabilité partagée. Et pourtant…
Ce qui nous relie, nous, les humains, c’est ce que nous ne contrôlons pas :
– nous allons tous mourir,
– nous avons tous soif de paix,
– nous avons tous le pouvoir d’être bienveillants.
Ibn ‘Arabi nous rappelle que la sagesse n’est pas un savoir figé, mais une source qui jaillit spontanément dans l’être ouvert. Dans le silence, dans la retraite, dans l’écoute intérieure. Et cette sagesse n’a de sens que si elle nous relie davantage aux autres, si elle nourrit une présence au monde plus humble, plus généreuse.
L’unité n’est pas une abstraction spirituelle. C’est un acte de vigilance intérieure et extérieure, un choix quotidien :
– veiller sur autrui,
– cultiver la générosité,
– refuser les séparations artificielles.
Quand le monde semble nous isoler, il devient vital de se rappeler que nous appartenons au même tissu, à la même humanité. Ce tissu se nomme Unité. Il est le fond de toute chose, ce que le maître andalou appelait al-Aḥadiyya.
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