Quand on ne peut plus vivre avec soi même
- catherinemaquere
- 29 mai
- 2 min de lecture

« Je ne pouvais plus vivre avec moi-même un instant de plus. »
Eckhart Tolle
Il arrive des moments dans la vie où l’on sent que quelque chose ne va plus, sans toujours savoir l’exprimer. Ce n’est pas seulement l’extérieur qui nous pèse : c’est la personne que l’on est en train de devenir. Une version de soi épuisée, tendue, réactive, insatisfaite. On se surprend à râler, à accuser, à ruminer. À faire semblant. Et puis un jour, on réalise qu’en réalité, ce n’est pas l’autre qu’on rejette. C’est soi-même, dans cette relation.
Cela peut arriver dans un couple, une amitié, un travail, un lien familial. On persiste, souvent trop longtemps, parce qu’on espère un changement. Parce qu’au début, c’était bien. Parce qu’on a peur d’avoir tort, peur d’être seul, peur de tout perdre. Parce qu’on pense qu’il faut encore faire des efforts.
Mais parfois, il n’y a plus rien à faire. Pas parce que l’autre est mauvais, mais parce que la relation fige une version de nous-mêmes que nous n’aimons plus. Parce qu’à force de nous adapter, nous avons oublié qui nous étions. Nous avons étouffé notre joie, notre spontanéité, notre créativité. Et ce qui nous habite, c’est une forme d’aigreur, de repli, de déni.
Alors oui, certaines décisions sont douloureuses. Quitter un emploi, mettre de la distance avec un proche, poser une limite, dire non… Ce sont des gestes de rupture. Mais aussi des gestes de vie. Parce qu’ils marquent le début d’un retour à soi. À une présence plus authentique. Comme Tolle le dit si justement, ce n’est pas la fin de quelque chose, c’est l’effondrement d’un ego devenu trop lourd, trop crispé, trop conditionné.
Et dans cet effondrement, un espace se crée. Le silence revient. Une paix étrange, nouvelle, discrète. Ce n’est plus la peur qui dirige. C’est une conscience plus vaste. Celle de notre être, qui sait ce qu’il ne veut plus. Et commence à entrevoir ce qu’il pourrait être.
Catherine Maquére psychanalyste
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